La vérité… une valeur chérie par nombre de personnes.
En effet, quoi de plus important que la vérité, véritable ciment pour la confiance, base de toute relation qu’elle soit amicale, amoureuse, familiale ou même professionnelle.
Une valeur morale et philosophique
D’un point de vue moral, dire la vérité a un intérêt pour la société et pour l’humanité entière. Imaginons à l’inverse que le mensonge soit instauré comme valeur morale : chacun mentirait comme bon lui semble, selon ses intérêts et ses désirs…
Qu’en serait-il alors de la communication et de tous nos échanges ? Ils seraient tout bonnement faussés ; plus personne ne pourrait se faire confiance et la vie en société deviendrait impossible.
La vérité est donc une valeur morale au sens où la personne qui la respecte est alors elle-même un être moral.
Si on regarde maintenant dans le bouddhisme, religion pour certains ou philosophie pour d’autres, la vérité se conçoit comme une forme d’« illumination ». Ce que l’on recherche avant tout, c’est de cultiver la sincérité dans le quotidien comme une forme de sagesse partagée.
Que la vérité soit agréable ou pas, dans le bouddhisme, on transmet le concept selon lequel nous devrions tous être préparés au changement, à tout ce que nous apporte la vie, que ce soit bon ou mauvais.
Accepter la vérité, ça fait partie de l’acceptation personnelle.
Dire la vérité est bon pour soi-même
D’un point de vue plus personnel ou individuel, on peut également dire que dire la vérité, c’est s’assurer d’être en paix avec soi-même. Quoi de plus apaisant que de savoir honnête, de ne sentir aucune culpabilité… d’être une personne intègre, en paix !?
C’est une très bonne manière de prendre soin de son bien-être émotionnel et d’être en accord avec ses valeurs et ses besoins.
Enfin, dire la vérité peut parfois demander du courage, car dans certains cas, cela suppose d’assumer ses erreurs éventuelles… et en ce sens, cela peut permettre de retrouver ou de conserver une bonne estime de soi. Point essentiel également au bien-être et à l’équilibre de toute personne.
Finalement, la vérité permet d’atteindre la liberté !
Mais pour certains, dire la vérité c’est aussi parfois prendre des risques. Le risque de perdre l’autre, le risque de se retrouver seul, le risque d’être abandonné. Ou encore le risque de créer un conflit. Le jeu en vaut-il toujours la chandelle ?
La vérité n’est pas toujours bonne à dire
Selon le contexte, selon leur sensibilité, certaines personnes, pourtant très respectables et dignes de confiance, évitent les vérités qui pourraient entraîner une mauvaise perception d’elles-mêmes .
- Qui, pour un entretien d’embauche, ne chercherait pas se mettre en valeur, quitte à s’arranger légèrement avec la vérité ?
- Qui, lors d’un premier rendez-vous, n’a jamais mis toutes les chances de son côté pour faire briller les yeux de sa ou de son partenaire ?
- Quel parent, pour faire perdurer la magie, n’a jamais dit à son enfant que le Père Noël existe en le regardant droit dans les yeux ?
Dans d’autres cas, on peut estimer que la vérité peut blesser et donc être évitée ou dite à demi-mots pour le bien de ses interlocuteurs ou pour son propre bien.
Par exemple, le médecin qui doit annoncer à son patient qu’il va mourir, préfère parfois s’abstenir, ou édulcorer un peu, ou encore dire les choses en plusieurs fois…
De la même manière, un homme ou une femme qui renonce à dire à ses parents qu’il est homosexuel par peur de les blesser, préfère vivre dans le mensonge.
Peut-on pour autant les juger ? ou dire qu’ils sont des menteurs ?
La vérité existe-t’elle ?
Selon la loi de polarité, vérité et mensonge ne sont que les deux aspects d’une même chose. De la même manière que le chaud et le froid ne sont que les deux extrêmes de la température, on peut dire que vérité et mensonge sont les deux pôles d’un même Tout (identiques en nature, mais différents en degrés).
Cela m’amène d’ailleurs à une autre question :
Qu’est-ce que la vérité ? Existe-t’elle ? N’existe-t’il qu’une vérité ?
La morale parle de la vérité comme d’une valeur universelle, mais il en est autrement pour de grands philosophes…
Au XIXe siècle, le philosophe Nietzsche affirmait déjà l’idée qu’il n’existe pas une seule vérité, mais plusieurs vérités dans une réalité donnée.
D’un point de vue philosophique, la vérité n’est donc qu’une construction de l’être humain.
Selon Nietzsche toujours, l’authentique courage intellectuel exigerait d’abandonner la recherche de la vérité, d’ignorer enfin cette notion illusoire.
Une personne libre et puissante devrait être capable de dire : « le vrai ne m’intéresse pas ».
La vérité n’est finalement qu’une manière personnelle de figer la réalité qui, elle, est changeante et complexe.
Encore avant, au XVIIe siècle, Descartes constatait que nos vérités sont construites soit par nos sens, soit par notre intellect. Or nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que nos sens nous fournissent des vérités : ce que nous percevons autour de nous n’est peut-être pas le réel, mais une erreur de nos sens ou une illusion créée par notre inconscient.
Il est d’ailleurs aisé de comprendre que l’image que mes yeux me renvoient de ce qui est devant moi, je ne le perçois pas de la même manière que pourrait le percevoir une mouche dont le système oculaire est si différent…
Tout ne serait donc qu’affaire d’illusion ou de perception. Ce que la physique quantique approuve aujourd’hui.
Selon le regard que l’on porte sur lui, on pourra voir tantôt un canard, tantôt un lapin…
Question de point de vue !
Alors, dans ce sens, je peux l’affirmer : la vérité n’existe pas !